D.B. : Comment parvenir à concilier ses idées avec celles de ses clients ?

G.F. : Faire de la rénovation est une démarche très intimiste qui implique une forte relation de confiance entre l'architecte et ses clients. Il ne s'agit pas d'imposer ses idées à tout prix, mais plutôt d'apporter des suggestions. Certains clients sont très influencés par les revues d'architecture et de décoration, mais il faut souvent leur expliquer que les photos ne sont pas du tout représentatives des volumes...

D.B. : Vos réalisations portent votre propre touche, votre signature. N'avez-vous pas peur de subir les retombées d'un incertain stéréotype ?

G.F : Je ne veux surtout pas m'enfermer dans un style même s'il est vrai que l'on retrouve, dans mes réalisations, un fil conducteur et notamment une influence marocaine flagrante. Je prends plaisir à récupérer de grandes jarres en terre cuite que je transforme en lavabo, avec une robinetterie en cuivre qui sort du mur. Je travaille également sur Montpellier (34), avec la Cimenterie de la Tour, fabricant de zelliges et de carreaux de ciments teintés. Les possibilités pour personnaliser la salle de bains sont multiples. Comme de traiter, dans un esprit bain douche, des revêtements de murs avec de la céramique piscine...

D.B. : Quelle est votre approche esthétique du mobilier et de l'éclairage dans la salle de bains ?

G.F. : Je bannis les armoires et j'essaie toujours d'intégrer des placards dans la maçonnerie, de ne pas rapporter des éléments neufs. En matière d'éclairage, je n'aime pas être ébloui, je suis plutôt pour un système d'éclairage à des niveaux différés. La tendance était autrefois sur les spots, mais on en revient aux appliques, un éclairage au plafond et pourquoi pas un lustre ! La lumière doit être la plus naturelle possible.

D.B. : Comment êtes-vous au courant des nouveautés sorties chez les fabricants ?

G.F. : Dans les agences d'architecture, une pièce entière était autrefois réservée à la documentation. Six mois plus tard, elle était obsolète. Aussi, les dernières tendances, je les trouve dans des revues telles que la vôtre, des magazines de déco... en lisant un article ou en me rendant dans des boutiques qui exposent de nouveaux modèles.

D.B. : Prenez-vous régulièrement des rendez-vous avec des commerciaux ?

G.F. : Non, je travaille seul. Avec en moyenne sept projets en même temps. Je n'ai vraiment pas le temps de recevoir des représentants ! Je visite de temps en temps des show-room. Souvent, j'accompagne des clients dans les magasins et j'en profite pour visualiser l'ensemble des collections. Je suis d'ailleurs souvent attiré par les mêmes fabricants.

D.B. : Vous arrive-t-il, chez un client, de travailler uniquement la salle de bains ?

G.F. : Non, c'est très rare. Mis à part des établissements tels que certains campings désireux d'entreprendre la réfection de leurs sanitaires, c'est la totalité d'un appartement ou d'une maison qu'il faut en général rénover. Pourtant, il faut tenir compte qu'une salle de bains vieillit très vite, surtout au niveau des joints. Ce n'est pas nécessairement une question d'hygiène. Pour bien faire, il faudrait entreprendre une rénovation tous les deux ou trois ans.

V.D.

L’éclairage par des spots tend à disparaître au profit d’appliques originales qui apportent une lumière très naturelle.

Au confort, s’ajoute l’esthétisme d’une salle de bains très intimiste.

La salle de bains est travaillée comme une vraie pièce à vivre, avec porte-fenêtres et rideaux.

	Rénovation de douches extérieures dans un terrain de camping.