Même si le siège social de son cabinet d'architecture est basé à Sète (34), Guy Falco est un itinérant qui mène sa vie à un rythme effréné, à l'instar des idées qu'il véhicule. Après avoir travaillé de longues années avec Jean Balladur dans le cadre de la mission Racine pour l'aménagement du littoral (la Grande-Motte, Port-Camargue...), il a choisi, depuis maintenant une dizaine d'années, une vision plus "intimiste" du métier, l'architecture d'intérieur.

Lassé d'un certain "establishment" privilégiant l'esthétisme et le paraître à la fonctionnalité, Guy Falco a choisi de se spécialiser dans la rénovation, une approche qui lui permet de jouer sur les volumes et l'optimisation de l'espace. Soucieux de suggérer une atmosphère et une identité adaptées aux désirs de ses clients, il n'a de cesse, depuis lors, de remodeler l'existant. Etablissements publics ou privés, commerces, maisons et appartements... toutes les pièces, sans exception, sont conçues autour d'une même logique : l'harmonie.

Décor Bains : Dans quel esprit travaillez-vous la salle de bains ?

Guy Falco : J'accorde autant d'importance à la salle de bains que n'importe quelle autre pièce de la maison. La tendance est aujourd'hui sur des salles de bains plus grandes et, lorsque les volumes me le permettent, je n'hésite pas à prendre une surface identique à celle d'une chambre (soit environ 15 m2). Je considère alors qu'il s'agit d'une pièce à vivre, c'est à dire que je peux très bien y laisser une cheminée, des portes-fenêtres ou bien encore installer un fauteuil et poser des rideaux. Je la travaille exactement dans le même esprit que la cuisine ou la salle à manger, dans la continuité fonctionnelle de l'habitation. Il n'y a pas de cassure, même les sols sont identiques. Je joue d'ailleurs souvent sur le marbre vieilli et travaillé pour donner une impression de vécu...

D.B. : En quoi la conception de la salle de bains a-t-elle évolué ?

G.F. : La recherche du confort est aujourd'hui essentielle. Les cabines de douche, souvent sises à côté de la baignoire, se sont agrandies garantissant ainsi une meilleure fonctionnalité. L'hydromassage et la balnéothérapie connaissent un bel essor car on passe désormais beaucoup plus de temps dans sa salle de bains.

D.B : Quels sont vos matériaux de prédilection ?

G.F : Cela dépend bien sûr du style de la maison, mais j'essaie souvent de récupérer de vieux matériaux pour les mettre en valeur avec du neuf. Le mélange (bois exotiques, ciment...) apporte souvent un plus. En ce moment, j'emploie moins de faïence qu'auparavant mais, par contre, beaucoup de carreaux ciments en revêtements mélangés avec des murs teintés à la chaux, dans des couleurs chaudes. J'apprécie également l'utilisation de béton ciré pour des bacs à douche fermés avec des produits carrelés incorporés dans le sol. Pour les appareils sanitaires, j'essaie souvent d'épurer et de jouer les contrastes comme, dans le cas d'une maison à caractère régional, la mise en place d'une ancienne baignoire, style rétro, avec une robinetterie neuve. Avec, à l'arrière, juste un lavabo faïencé ou marbré. Sinon, dans un esprit plus contemporain, je peux tout à fait utiliser des vasques industrielles que j'adapte à la maison.

Ci-contre, fabriquées au Maroc, les zelliges sont en terre cuite émaillée, montées dans des moules prêts à poser sous forme de plaques 30 x 30. Très simple, la pose des zelliges se fait néanmoins pièce par pièce et pour ce type de salle de bains, il faut compter une dizaine de jours de travail pour trois ouvriers.   Réfection des sanitaires d'un camping. A noter, la faïence en soubassements et les enduits sur les murs. Bien entendu, les sanitaires sont encastrables et inviolables.